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L’EDITO avec Olivier Pictet, Directeur de création freestudios

Free Studio - Olivier Pictet

Based on a true story … Je suis né avec le programme spatial Voyager de la NASA. L’espace, la découverte, la possibilité d’un ailleurs m’ont toujours fasciné. Une sorte de perspective des possibles laissant libre cours à l’imaginaire. C’est ce que j’aime avec la science-fiction et les sauts de la pensée qu’elle permet. Cette possibilité d’explorer d’autres mondes, de spéculer sur l’avenir, d’envisager d’autres aventures. Puis le rover Perseverance s’est posé sur Mars, un physicien allemand a annoncé avoir trouvé le moyen théorique de voyager plus vite que la lumière – comme dans Star Trek, j’ai rencontré Joe Biden sur Animal Crossing, une œuvre d’art virtuelle vient de se vendre 69,3 millions de dollars (!) et last but not least, mon équipe créa rencontre régulièrement mon double numérique (violet, une fantaisie) sur Teeoh pour parler des projets en cours. En quelques mois, j’ai réalisé que voilà, nous y sommes, nous sommes entrés « IRL » au cœur de la metaverse de Stephenson. Techniquement, tous ces dispositifs de réalité augmentée ou virtuelle ne sont certes pas nouveaux, leur création date même du siècle dernier (la préhistoire). En revanche, c’est la rapidité avec laquelle ils ont intégré le quotidien qui m’a donné une sensation de vertige.

A toutes les époques, à mesure que les visions fantasmées d’hier se sont matérialisées, qu’une frontière technologique a été franchie, s’est posée la question de la prochaine destination, du « prochain » futur ? Dans nos métiers de créatifs, il est vrai que les nouvelles expériences que la technologie laisse entrevoir a quelque chose de grisant. Par certains aspects, elle nous pousse presque à « réapprendre » à penser, à porter un nouveau regard sur nos activités, à explorer d’autres territoires narratifs, à engager une nouvelle dynamique visuelle. Dans ce qui peut paraître comme un grand chambardement, il reste quand même des fondamentaux à ne pas négliger quand vient le moment de concevoir un film. Comme tout moyen créatif au service de la communication, il a une finalité. Informer, divertir, enchanter l’imaginaire, séduire, faire le buzz, générer de la confiance, …. Pour mener à bien sa « mission », un film répond de certaines « règles ». Ce n’est pas seulement une succession d’images, aussi belles soient-elles.

C’est une autre forme de langage, avec sa grammaire cinématographique, ses méthodes, subtilités et spécificités. Un détail à l’écran peut parfois révéler toute la singularité d’un produit, donner de la profondeur au récit, modifier le storytelling, la perspective visuelle, mettre en avant le point de différenciation d’une marque, changer le registre de l’émotion. Avec l’essor du data-driven, du marketing automation et de la « storyfication » des contenus, nous avons observé une tendance à l’uniformisation du format vidéo. Et donc à la perte de son pouvoir aspirationnel, sa charge émotionnelle et sa capacité à retenir l’attention. Me revient cette phrase d’Emerson, « n’allez pas où le chemin peut mener, allez là où il n’y a pas de chemin et laisser une trace ». A cet égard, il y a quelque chose d’exaltant dans la période actuelle, elle est propice aux opportunités, aux nouvelles collaborations entre différentes disciplines. En tant que créatifs, il nous appartient de les ressentir, les entendre, les entrevoir pour leur donner vie.

Olivier Pictet, Directeur de création freestudios

freestudio SA , Rue Gourgas 3, 1205 Genève

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